Saint-Tropez : la cablerie de la famille Grammont
Plan de l usine de Saint-Tropez L'usine de Saint-Tropez (1890-1992) : Le 1er juillet 1890, le gouvernement publie au JO une adjudication concenant la construction et la pose d'un cable télégraphique entre Marseille et Bizerte. Alexandre Grammont la remporte. Pour fabriquer ces cables, l'indusriel doit construire une usine. Son choix se porte sur le site des Canbiers à Saint-Tropez : terrains disponibles et peu onéreux, à l'abri du mistral et du vent d'Est, fonds suffisant pour les bateaux, accés par le train depuis l'usine Grammont de Pont de Chéruy pour le transport du cuivre, l'exemption de taxes'. La beauté du site séduit la famille Grammont qui décide de construire également une résidence de villégiature.
L'usine est prête à fonctionner en 1892.
Les ateliers et dépendances couvrent 7326m2. La cablerie est concue sur le modèle des hangars de Pont de Chéruy. Une consturuction proche de la mer abritait les cuves de stockage des cables achevés (8 travées de 11,5m sur 22,5m). Le second batiment concernait la fabrication( 7 travées de 15m sur 47,5m), sans mur de séparation. Six cableuses-recouvreuses, dont la plus puissante assurait la fabrication des cables côtiers et d'atterrissement. La partie sud de l'usine, séparée des c^bleuse par des rails, servait au bobinage. Des bureaua en élévation occupaient une partie du mur sud. Deux chaudières fournissaient l'énergie et une usine à gaz complétait les installations.
La cablerie Le ponton de l embarcadère Activité de l'usine (1892-1924) : Dés 1892, 174 personnes travaillent, dont 10 femmes au bobinage et 10 enfants affectés à la surveillance des machines. Ces ouvriers non qualifiés sont encadrés par 4 contremaîtres issus de l'usine de Pont de Chéruy.
L'usine fonctionne par campagnes de production en fonction des marchés obtenus. En dehors de ces périodes, une équipe réduite d'une douzaine de personnes assurent l'entretien et l'administration de l'usin; un gardien fait office de gardien et de jardinier.
L'activité maximum de l'usine se situe pendant les années 1892-1906. la production concerne les liaisons : 1892 : Marseille-Bizerte , 1895 : Majunga(Madagascar)-Mozambique , 1901 : Hué(Indochine)-Amoy(Chine),1905 : Poulo-Condor(Indochine)-Pontaniak(Indonésie), La Réunion-Maurice, Maurice-Tamatave(Madagascar), 1906 : Tamatave(Madagascar), 1924 : Marseille-Philippeville.

Echec (1914-1952) : La dépendance en matière d'approvisionnement en matières premières et l'absence d'un navire poseur de câbles sont de véritables handicaps. A Grammont doit faire appel à des navires britanniques ainsi qu'a un tachnicien britannique seul à savoir rabouter les bouts de cables armées. L'absence d'un navire en propre l'écarte du marché de la maintenance. Les marchés perdus entrainent de lourdes pertes financières et techniques.
En 1913, l'usine entre dans une période de onze années de sommeil. Une embellie en 1924, puis les machines s'arrêtent . L'usine est régulièrement entretenue. Elle sera utilisée comme dépôt par les troupes d'occupation puis comme lieu d'internement à la Libération.
Les usines Grammont, sauf celle des Canebiers, sont vendus en 1943 aux Tréfileries et Laminoirs du Havre. Le matériel est démonté en 1948. Les batiments industriels sont détruits en 1952.
Pour en savoir plus : Une usine à la plage